L’ïle des pluies – édition de poche


de

Une île, sans doute en Bretagne sud. Où l’on vit de la pêche. Et où les touristes ne sont pas toujours les bienvenus. Encore moins ceux du continent… Un décès énigmatique en appelle d’autres, échos d’une mémoire plus lointaine, plus incertaine…
Mais comme il n’y a pas de vérité judiciaire établie, la place du détective revient au lecteur à travers les témoignages de cinq personnages dont les points de vue s’entrecroisent autour d’un doute, selon l’image récurrente de l’étoile de mer, avec ses cinq branches fermées sur une bouche vorace. Il y a ceux qui rêvent d’un paradis de l’entre-soi où l’autre est une menace pour l’insularité, figure d’une identité atavique. Et ceux dont l’esprit nomade ne conçoit qu’une existence sans frontière, ouverte à l’altérité et au Tout-monde.
Dans un décor de pluies et de tempêtes, sur le pont d’un chalutier ou sur les sentiers de l’île fouettés par la bourrasque, cette histoire, mêlant drames et passions, est une bonne surprise entre littérature et polar.
La première édition, ayant bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille, est épuisée. Afin de permettre au public de (re)découvrir ce texte, nous avons fait le choix de l’éditer en format poche.

Marc Gontard est écrivain et professeur émérite de littérature française et francophone. Il a enseigné dans diverses universités, notamment à Fes (Maroc) et à Rennes 2, dont il fut le président de 2005 à 2011. Il réside aujourd’hui à Quiberon.

« La brume a disparu. Du haut de la falaise qui surplombe le bassin, les bateaux ont l’air de jouets d’enfants. Tous bien alignés, l’étrave amarrée aux anneaux du quai et l’arrière sur une bouée de corps-mort. Je connais leur nom par cœur. Regina coeli. Madone des flots. Santez Anna. Stella maris. Stereden vor… Quelques voiliers en épi sur une tonne, au bout de la jetée, annoncent le début de la saison. On n’est pourtant qu’en mars. Bientôt le port sera surchargé. Le courrier des îles fait son entrée en secouant les bateaux sur son sillage. Arrière toute. L’Hélice brasse à l’envers. La coque vient accoster la cale, dans un remous tourbillonnaire où la vase du fond remonte en grandes corolles noires. Il y a quelques passagers. Des visiteurs, venus pour la journée. Je reconnais aussi quelques îliens qui rentrent du continent. Je reste là, un instant, accoudé au garde-fou qui protège le sentier. »

Photographie de couverture : Michel Bourdin

Prix: 10 €